Saint Barth le 27 août.
Les bulletins d’alertes sont de plus en plus pessimistes. La tempête tropicale Earl se dirige droit sur les Antilles, et elle pourrait bien devenir un cyclone dans les prochains jours. Après une bonne nuit, pour une fois très calme, nous avons trouvé David entrain de donner ses ordres à Joé, Bartemy et Seyar pour qu’ils commencent le démontage des deux alcôves autour de la piscine. Devant mon inquiétude n’ayant jamais connue ce genre de phénomène. David me rassura et nous demanda de le suivre.
Nous sommes entrés dans la maison, passés par le garage, et dans le sol, il a ouvert une lourde trappe et descendu un escalier pour arriver dans une pièce aménagée en salon. David expliqua alors : « Lorsque j’ai fais construire la maison, connaissant les risques dus aux cyclones dans cette région, j’ai fais aménager ce sous sol. » En plus du salon il y avait grande chambre, avec 7 lits doubles, une cuisine, une salle de bain, des réserves de nourriture et de boissons, et dans une pièce annexe complètement isolée un groupe électrogène qui peut tenir une quinzaine de jours, ça laissait de la marge. Le salon est équipé de la télé, d’un système radio permettant de communiquer avec l’extérieur même en cas de tempêtes. En plus de ce système, il avait fait installé à l’extérieur de la maison, des caméras haute définition complètement protégées du vent, pour voire ce qui se passait pendant la tempête. « Alors vous voyez, vous êtes ici en totale sécurité. » nous dit David ravit de l’effet produit par l’aménagement de son « Panic Room ».Il ajouta : « Si, ce que je crains arrive, nous descendrons tous ici pour nous mettre à l’abri ».
Les deux jours suivants, ont été consacrés à mettre à l’abri dans le garage tout ce qui pouvait être emportés par le vent, aidé par tous les hommes de la maison. Ils posèrent des panneaux prévus à cet effet sur toutes baies vitrées. Dans la journée, David est descendu au port, pour vérifier que le personnel de bord avait pris toutes les précautions pour une mise en sécurité de son bateau.
Saint Barth le 29 août.
La tempête tropicale s’est transformée en cyclone de force 2. Les iles de La Guadeloupe et la de la Martinique sont touchées. Et le cyclone continue sons chemin en se renforçant encore plus, Météo France annonçait qu’il était de force 3 ce qui prévoyait des vents jusqu’à 210 km heure. Nous sommes tous descendus dans notre refuge, sauf Bartemy qui a demandé de rejoindre ses parents. Tous étaient sereins, sauf moi, Justine et surtout Sylvestine. Il faut dire que quelques années plus tôt, elle avait perdu sa mère, retrouvée dans les décombres de sa maison. A chaque tempête elle ne pouvait s’empêcher de penser à cette journée.
Saint Barth le 30 août.
L'œil du cyclone Earl est passé lundi entre 6 et 9 h au plus près des îles antillaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Des vents de plus de 195 km heures on été enregistrés. Les images que nous renvoyaient les caméras extérieures étaient ahurissantes. On voyait passer toute sorte d’objets, des branches, et surtout un déluge d’eau. En 10 minutes la piscine a débordée. Nous percevions le bruit extérieur. D’être, même en toute sécurité dans cyclone est une expérience éprouvante, car on ne sait pas se que l’on va trouver à l’extérieur quand nous pourrons sortir.
Nous sommes restés cloitrés jusqu’au 31 dans notre abri. Nous avons passés notre temps à regarder des films sur l’écran vidéo, à surveiller ce qui se passait à l’extérieur. La nuit, la promiscuité de la chambre, ne nous a pas empêché nos ébats amoureux. Discrètement Mélissa se glissa dans le lit de David et Johanna, remplacée quelque temps plus tard par Joé, Justine nous a rejoint avec Bruno. Il n’y a que Sylvestine qui est restée bien sagement seule dans son lit. Il fallait bien passer le temps Par la radio, David se faisait donner des informations sur la situation et c’est à 13 heures que nous sommes sortis. Le vent soufflait encore assez fort, mais rien à voir avec ce qui s’était passé la veille.
Devant nos yeux, un spectacle de désolation. Rien de la maison d’avait souffert, mais c’est la végétation qui avait subie les plus gros dégâts. A l’entrée de la propriété, deux gros arbres centenaires étaient couchés et obstruaient le portail.
L’électricité était coupée et les téléphones portables ne fonctionnaient plus, l’émetteur avait sans doute été endommagé.
C’est Joé et Seyar qui entreprirent de libérer le passage, aidé par le 4X4 pour tirer les branches. C’est un voisin qui nous aida avec un engin de chantier à tirer un des troncs qui nous empêchait de sortir. David était impatient d’aller voir son bateau dans le port. Nous sommes descendus tous les six au port, Johanna préférant restée à la villa.
Les routes étaient jonchées de matériaux de toutes sortes, d’arbres couchés, de toitures envolées de poteaux électriques cassés. Arrivé tant bien que mal au port de Gustavia. Au premier coup d’œil, le bateau n’avait pas souffert, il faut dire que le capitaine avait fait doubler les amarres, ce qui n’était pas le cas d’autres embarcations qui se sont échouées, retournées, cassées en deux sur le port. Les commerces du port étaient inondés. L’eau est montée de plus de 3 mètres sur la côte. La gare maritime était inondée ainsi que l’usine de dessalement de l’eau de mer, ce qui privait les habitants d’eau douce. Bien qu’habitué à ces forces de la nature, c’est à chaque fois une épreuve douloureuse. C’est sans doute la rançon d’habiter un aussi joli pays.
Remonté à la villa, nous avons terminé la journée à aider à tout ranger. La vie reprenait ses droits, jusqu’à la nouvelle tempête.
La fin de mes vacances s’est terminée dans le calme et le bonheur d’avoir avec moi mes parents, John que j’aime, Justine mon amie, je devrais dire ma sœur de cœur, David et Johanna, et Bruno, triste de quitter Justine. En secret ils se sont promis de se revoir, promesse de vacances ? La suite nous le dira. Sans oublier Melissa, Joé et Bartemy, avec qui nous avons passé des moments très chauds que je ne suis pas prête d’oublier. Je me demande même, quand je serais à New York, si je ne vais pas les faire venir pour s’occuper de ma maison, de moi et de John. Voudront-ils quitter leur ile, le soleil, la mer, rien n’est moins sur. On peut toujours rêver.
Saint Barth le 2 septembre
Après des adieux quelques peu émouvants, Joé nous amena à l’aéroport dont la piste avait été nettoyée et nous reprenions l’avion avec mes parents et Justine pour la France. J’abandonnais John pour quelques jours, le temps de prendre toutes les dispositions avec Justine à la galerie. Je lui promettais d’être sage, il en fit autant en riant et me disant à l’oreille : « promis je ne touche pas à Mélissa, de toute façon je rentre à New York dès demain ». Nous scellions ainsi notre pacte.
A suivre
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